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Au bois des Aresquiers
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le film fini . Partir. puis
revenir.
Repartir . et revenir encore
les pins voguent dans l'air brulant à midi, un lent mouvement haut
dans le ciel ,
les aiguilles griffent un peu l'air le ciel le paysage renouvelé
vif
le film a gardé le vif
le geste de l'inscrire le paysage , à son tour recueilli le geste
par le paysage , le donne vif, présent , toujours au présent
toujours en présence
en présence de la vie du paysage.
Rien de l'usure , de la lassitude , de l'épuisement.
la présence préservée
une source atteinte . toujours renouvelée.
Le geste t'inclue dans la vie du paysage
j'en deviens du paysage
je suis de sa vie
je suis de sa vie et je reviens , le retrouve, changeant changé ,
présent vivant il revient
j'en suis devenu un élément vif
par le geste , le seul regard n'y suffirait pas , non ,
la seule contemplation , non ,
aller avec |
en être du
paysage
le film oublié, le film passé
et pourtant , le paysage renouvelé
le geste accompli
et le paysage inlassable
le geste le rend inlassable .
Aller avec
il en reste un document. fini . parti . rangé quelque part.
entre lui , le paysage , et moi . à égale distance , parce que
j'allais
avec lui ,
partageant son temps
intime
un document intime
l'empreinte d'un partage , signes de vie , signes des temps
le paysage en vie dans ma vie dans sa vie me retrouve
me ramène
un parfum de raisin chaud vient de la mer
un pas de deux , c'était un pas de deux
Il te donne place
place tracée
les chemins tracés inaltérables
la caméra a tracé les chemins de l'un a l'autre |
et le paysage accueille
et te fait place
un pas de deux
et le paysage te donne place
et garde les chemin de la danse
le film éclipsé ,
les chemins demeurent dans leur légèreté de source
une source atteinte
de mutuel accueil
revenir encore arpenter à nouveau
le vent dans les pins , les initiales gravées , le panneau
contre l'incendie , plombé par les chasseurs, les trous rouillés ,
les grilles vertes , le pin brûlé , l'asphalte du chemin soulevée
par
les racines , l'éblouissement de la vigne au milieu , en plein
soleil.
l'accueil , l'accueil toujours neuf.
le paysage lui travaillé par les temps ,
une grille de plus , des branches cassées , un chemin condamné
une caméra de surveillance,
mais l'accueil
mais en son accueil
en son accueil le temps
le temps
le paysage allant
et le langage du temps recueilli
le paysage allant dans le temps
d'un mutuel accueil
le paysage navigant
et je le vois aller . je ne vois de lui que l'aller
voyage
je le vois passant et passe
et l'arbre reste à côté de l'arbre
et les pins voguent dans l'air brûlant à midi, un lent
mouvement haut dans le ciel , à peine perceptible , bateaux d'un
voyage immobile sans fin
les aiguilles griffent un peu l'air le ciel
et le temps passant ne cesse , s'allège , s'alourdit ,
mais il ne cesse , il va , frémit , écrase , caresse |
ne traverse pas
le paysage
le porte , l'emporte et l'amène , le déploie ou le plie
le souffle de la lumière
la lumière et son souffle qui est le temps font
le paysage allant
filmer,
et le geste était accueil ,et le geste en son accueil
ouvrait des chemins de temps
recueillait la venue des signes
apparus disparus
un souffle infini
une présence toujours revenue
lumières et temps allant
où va le vent |
et le paysage toujours
revient alors comme le chemin
sous les pas
te retrouve et te ramène
il est la source atteinte
revenir et à nouveau être en chemin
à nouveau être embarqué
en son accueil
la lumière et son souffle qui est le temps font le
le paysage allant , toujours renouvelé , et le geste de
filmer qui est accueil , le regard se laissant porter ,
faisait place à la venue des choses , à cette présence
en chemin .Il en prenait l'empreinte et la mesure , et en
retour le paysage s'est fait source, inépuisable , inaltérable
et tu en es du paysage
de cette présence en chemin
de même nature , lumières et temps
à s'y retrouver , tu en retrouves l'allure vive qui t'emporte
tournoiement
l'arbre est à côté de l'arbre similaire
M. R. 01
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