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Istanbul |
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1997 - 2007 | |||||||
Voir aller Chaos vivant où sont venus se perdre les chemins et les temps , ville fracas , ville jardin , palais et misère , mosquées et bateaux , turque , kurde , juive , russe , arménienne , illusion vive, écouter les temps mêlés , tant il semble ici que les temps se rejoignent . traçant d’inextricables labyrinthes , offerts , ouverts au plein ciel , Les flèches des minarets
tendent la trajectoire , écouter , l’intemporalité du passage , au creux de la ville , l’immatérielle rêverie du Bosphore , le continuum infini qui étire la cité le long de ses rives . horizontales et verticales déploient la ville , telle une toile , une voile , une page , ville bateau , ville mémoire , la ville navigue et la
ville écrit . Voir , errances et échappées , par les jardins hasardeux , les enclaves d’abandon par ses bateaux toujours lointains , par ce courant d’oubli qui traverse la ville et l’entraine en une
navigation invisible , l’écume des temps , échouée là , alluvion , au bord du passage, l’éphémère au bord de
l’inlassable aller Où la ville tourne le dos a la mer , calme comme une dalle . Les bateaux incrustés comme
des pierres . Où elle se presse et glisse aux pieds du Bosphore , le regardant . c’est une arène étale , glissant lourdement de ses collines vers les eaux , de biais . Les flèches des minarets piquent à la verticale un ciel voilé aveugle en une élévation droite , instable , asymétrique , elle sombre et s’envole Où la texture est extraordinairement serrée d’architectures croisées , signes amoncelés ,
enchevêtrements de rues , très peu d’images : quelques vierges d’or byzantines aux yeux de loup , des jésus et des christs
sauvages
Aux écritures , toutes : inscriptions des stèles renversées , brisées au détour de la rue , les écritures d’or de l’islam et ses calligraphies , les écritures turques des murs , des magasins , des marchés et puis les mosaïques bleues , volutes , blanc bleu incessant.. des pages d’écriture Monter sur les collines , par les quartiers hauts , pauvres et islamiques à l’accueil distant et doux . qui s’enroulent autour des mosquées ouvertes et silencieuses : couleurs ternies , tissu usé , trouées des jardins aux cyprès droits , trouées des non lieux , déchirures , accrocs , effondrements … On y vit comme on peut ,
dans une mélancolie nerveuse et nonchalante , un détachement distrait. Dans le ciel les mouettes tournent autour des minarets , emportent la ville
pareilles au chant des muezzins, en bas , passent lourdement des bateaux sans âge, d’une mer à l’autre , sans destination , les suivre jusqu’où ils disparaissent , vers la mer noire que l’on
ne voit pas…. M.R. 2008 |
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